Paradoxalement, le premier article que j’écris sur ce blog signe le début d’une dissolution progressive des ébénistes.
Ça y est, l’aventure touche à sa fin pour toi. La Guyane voit s’envoler l’un de ses rayons de soleil vers de nouveaux horizons que je te souhaite des plus radieux. Tu auras illuminé mon séjour, de ce premier appel « des robes, prends des robes. Et des sandales, et un chapeau ! DES PINCES A CHEVEUX » à ce dernier weekend à Moutouchi, ce carbet paradisiaque dans un jardin d’Eden qui contrastait si bien avec nos journées infernales. Après une bière tu soignais sans relâche tes herbiers, puis allumais une cigarette à la flamme du braséro sous le séchoir de terrain pour partager une discussion entre Mitouchinettes. Ce séchoir de terrain que tu as monté avec une détermination qui t’est propre, trônait fièrement dans notre salon comme unique objet de décoration. Jardin d’Eden, jardin d’Ebène, où sur du Roland Cristal tu t’es initiée aux bolas à l’occasion des Ti’ Puncheries qui s’y tenaient régulièrement. J’ai aimé te servir des ti’ punchs qui, comme le veut ma réputation s’adaptent à la personnalité de chacun. Les tiens sont sans glaçons. Premièrement car le breuvage doit être franc, non dilué. Ton pragmatisme veut par ailleurs que tu puisses foncer et boire ton verre au plus vite, sans te poser davantage de questions sur son goût ou sa teneur en alcool. Les glaçons risqueraient aussi d’éteindre le soleil que tu fais rayonner autour de toi. Finalement, même s’il était imbuvable à ton goût, tu ne le dirais pas car tu fais ressortir le positif de chaque situation, tu mettrais en avant qu’un mauvais verre avec des bons copains est toujours plus appréciable que le plus justement dosé, bu seule.
Prends avec toi 1000 souvenirs de ces petits sauts, Savane-roche Virginie, le carbet suspendu de Sinnamary,
Le salut des îles,
Le Saül tant attendu,
Saoule de cette aventure équatoriale,
Sous le sunlight des tropiques.
Tu peux partir qu’importe, Cassandra continuera de rayonner sur Ebène. Nous avons partagé une maison, des parcelles, des fous rires, des références bibliographiques, des partenaires de Batchata, des paquets de clopes, une haine à l’égard d’Emmanuel et un amour à l’égard de la forêt Amazonienne. A très bientôt dans la grisaille métropolitaine, où ton sourire saura raviver nos souvenirs d’une Guyane Ebénistique.
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